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Mondial 2026 : New York gagne le jackpot, Atlanta et San Francisco tirent la courte paille

Mondial 2026 : New York gagne le jackpot, Atlanta et San Francisco tirent la courte paille

Le tirage au sort du Mondial 2026 a livré son verdict : toutes les villes hôtes ne sont pas logées à la même enseigne. Pendant que New York-New Jersey célèbre l’arrivée du Brésil et du choc Mbappé-Haaland, Atlanta et la baie de San Francisco voient leurs prix de billets s’effondrer. Entre grands gagnants et perdants d’un tirage qui redistribue les cartes économiques, voici le classement impitoyable des 16 villes qui accueilleront le plus grand événement sportif de la planète.

Après presque dix ans de préparation, les villes hôtes du Mondial 2026 connaissent enfin l’identité des équipes qu’elles accueilleront l’été prochain. Pour Alex Lasry, PDG du comité organisateur de New York-New Jersey, ce tirage représente « probablement le jour le plus important depuis que nous avons obtenu la finale ». Mais toutes les villes ne partagent pas cet enthousiasme. Certaines ont décroché le gros lot. D’autres découvrent amèrement qu’elles ont tiré la courte paille.

New York-New Jersey : le grand vainqueur incontesté

Le MetLife Stadium avait déjà la cerise sur le gâteau : la finale du 19 juillet. Mais le tirage au sort a ajouté une couche supplémentaire de prestige à la plus grande ville américaine. New York et le New Jersey vont accueillir un programme de rêve absolu.

Le coup d’envoi ? Brésil-Maroc le 13 juin à 18h, heure locale. Le pays aux cinq étoiles mondiales face au demi-finaliste de 2022, actuellement meilleure nation africaine au classement FIFA. Cette affiche sent le stade comble à plein nez. D’autant que la région abrite une importante communauté brésilienne. L’année dernière, lors de la Coupe du monde des clubs, Fluminense et Palmeiras avaient déjà envahi le MetLife Stadium, offrant quelques-unes des ambiances les plus mémorables du tournoi.

Mais ce n’est pas tout. France-Sénégal et Norvège-Sénégal signifient que le MetLife accueillera Kylian Mbappé et Erling Haaland, les deux attaquants les plus dominants de la planète. Deux monstres du football moderne, deux prétendants au Ballon d’Or, sur la même pelouse du New Jersey. Le marketing se fait tout seul.

Et puis il y a Allemagne-Équateur. Un match qui pourrait sembler anodin pour certains, mais qui représente une mine d’or pour la région. Selon le Pew Research Center, environ 830 000 Hispaniques d’origine équatorienne vivent aux États-Unis, dont 53 % concentrés dans les États de New York et du New Jersey. Pour ces communautés, voir leur sélection nationale affronter un géant européen à quelques kilomètres de chez eux relève du rêve éveillé.

Cerise finale sur le gâteau : Angleterre-Panama en clôture de phase de groupes. La Premier League possède une emprise massive sur le marché footballistique américain. Les stars anglaises attirent les foules. Bref, New York a tout gagné.

Boston décroche le duel du siècle

Boston peut se frotter les mains. La ville du Massachusetts accueillera le dernier match de poule entre la France et la Norvège le 26 juin. Autrement dit : Mbappé contre Haaland. Le choc des titans. L’affrontement entre deux des attaquants les plus électrisants du football mondial.

Ce match sera vendu partout comme un duel personnel entre ces deux phénomènes. Les marketeurs en rêvaient, Boston l’a obtenu. Et comme il s’agit de la dernière journée de phase de groupes, l’enjeu pourrait être encore plus palpitant. Si la qualification de l’une ou l’autre équipe n’est pas encore assurée, la tension sera à son comble. Un match dont on parlera pendant des années.

Les derniers matchs de poules portent toujours un facteur X particulier. Les destins des nations se scellent entre le 26 et le 27 juin. Boston a tiré le gros lot émotionnel et médiatique du tournoi.

Miami et le dernier tango de Ronaldo

Miami accueillera l’un des matchs les plus attendus de toute la compétition : Portugal-Colombie, le dernier jour de la phase de groupes. Cristiano Ronaldo attire les foules où qu’il aille. Même à Miami, terre de Lionel Messi, CR7 reste une icône planétaire.

Mais il y a un élément dramatique supplémentaire : si le Portugal réalise une phase de groupes catastrophique, ce pourrait être le dernier match de Coupe du monde de Ronaldo. Jamais. L’ultime rideau pour l’un des plus grands joueurs de l’histoire. Une perspective qui donnera une dimension émotionnelle colossale à cette rencontre.

La Colombie, de son côté, garantit des tribunes bouillantes. Selon le Pew Research Center, 1,4 million d’Hispaniques d’origine colombienne vivaient aux États-Unis en 2021. Ils constituent le plus grand groupe sud-américain du pays. Et les supporters colombiens voyagent traditionnellement en masse pour soutenir leur équipe nationale. Bref, l’ambiance sera électrique.

Kansas City et l’ouverture de Messi

Kansas City, la plus petite ville hôte du Mondial 2026, a décroché un cadeau royal : l’Argentine disputera son match d’ouverture à l’Arrowhead Stadium, temple des Chiefs de la NFL. Lionel Messi débutera donc son ultime Mondial dans cette enceinte mythique. Pour une ville de cette taille, c’est une victoire stratosphérique.

L’Argentine jouera ensuite ses deux autres matchs de poule à Dallas, au gigantesque AT&T Stadium. Cette ville texane accueillera également des poids lourds comme les Pays-Bas, l’Angleterre, la Croatie et le Japon. Certes, Dallas a perdu la finale (elle organisera tout de même une demi-finale), mais héberger le centre international de diffusion de la FIFA et autant de grandes nations reste une victoire majeure.

Les nations hôtes, gagnantes automatiques

Toute ville accueillant son équipe nationale a automatiquement gagné à la loterie du Mondial. C’est mathématique, c’est émotionnel, c’est économique.

Los Angeles et Seattle recevront les États-Unis. Le match d’ouverture américain contre le Paraguay au SoFi Stadium battra des records d’affluence. Le retour à Los Angeles treize jours plus tard contre un qualifié européen encore inconnu pourrait être encore plus intense si les Américains se battent pour leur qualification. Entre les deux, Seattle accueillera USA-Australie le 19 juin, jour de Juneteenth. Les organisateurs locaux ont créé un comité dédié pour valoriser les entreprises et organisations appartenant à la communauté noire locale.

Toronto et Vancouver, les deux seules villes canadiennes hôtes, recevront toutes deux le Canada. Toronto ouvre le bal le 12 juin – potentiellement contre l’Italie, quadruple championne du monde, si les Azzurri passent leurs barrages. Puis Vancouver prendra le relais avec les matchs contre le Qatar et la Suisse.

Au Mexique, Mexico et Guadalajara accueilleront El Tri. Le mythique Estadio Azteca de Mexico pourrait même recevoir le Mexique en seizième de finale et en huitième de finale si l’équipe termine première de son groupe et progresse. Si les Mexicains finissent deuxième ou troisième, ils joueront leurs matchs éliminatoires aux États-Unis, où ils évoluent régulièrement devant des foules partisanes massives.

Monterrey, Atlanta et San Francisco : les perdants du tirage

Toutes les villes ne peuvent pas gagner. Et certaines découvrent brutalement qu’elles ont tiré la courte paille.

Monterrey, troisième ville mexicaine hôte, accueillera le moins de matchs de tous les sites du Mondial. Pire encore : elle ne recevra même pas l’équipe nationale mexicaine. Sa seule chance de briller ? Si le Brésil termine deuxième de son groupe, Monterrey pourrait l’accueillir en seizième de finale. Mais c’est un scénario aléatoire et incertain.

Mais les vrais perdants se trouvent aux États-Unis. Atlanta et la région de la baie de San Francisco ont clairement tiré le mauvais numéro.

Atlanta accueillera certes l’Espagne, géant européen et champion d’Europe en titre. Mais ses adversaires ? Le Cap-Vert et l’Arabie Saoudite. Pas vraiment des affiches qui font saliver les foules. L’Uruguay, qui aurait pu attirer bien plus d’intérêt dans cette ville du Sud américain, jouera ailleurs.

La baie de San Francisco, quant à elle, hébergera des nations moins populaires : Qatar, Suisse, Australie, Jordanie, Algérie, Paraguay. Aucune superstar planétaire. Aucune nation historiquement dominante. La ville tentera de compenser en misant sur les Américains, qui pourraient y jouer en seizième de finale s’ils terminent premiers de leur groupe.

L’effondrement des prix de billets

Les chiffres ne mentent pas. Dans les jours suivant le tirage au sort, les prix moyens des billets ont chuté dans ces deux villes.

À Atlanta, selon TicketData, le prix moyen d’entrée pour tous les matchs de phase de groupes au Mercedes-Benz Stadium a baissé de 9 %, passant de 358 dollars avant le tirage à 326 dollars lundi dernier. À Santa Clara, la chute est encore plus brutale : 17 % de baisse, de 361 dollars à 302 dollars. Ce sont les deux seuls sites aux États-Unis et au Canada à avoir connu des baisses de prix.

Les données de revente sur SeatGeek confirment la tendance. Les moyennes de revente les plus abordables dans les villes hôtes américaines et canadiennes se trouvent à Atlanta (471 dollars) et Santa Clara (433 dollars).

Le match le moins attractif du tournoi, selon les prix de revente ? Ouzbékistan contre le vainqueur du barrage intercontinental 1, à Atlanta. Le prix moyen de revente dimanche après-midi : 197 dollars, en baisse de 42 % par rapport à la veille du tirage. L’ironie ? Ce match aurait presque pu être Portugal-Colombie, mais la FIFA a choisi de placer cette affiche à Miami à la place.

Ces chiffres continueront de fluctuer à l’approche du Mondial, et de nouveau en mars lorsque les barrages détermineront les dernières nations qualifiées. Jeudi, la loterie de billets de la FIFA rouvrira pour les fans intéressés. Cette phase de tirage aléatoire se poursuivra jusqu’au 13 janvier.

Le verdict final : une géographie des inégalités

Ce tirage au sort révèle une vérité cruelle : dans un Mondial à 48 équipes réparties sur 16 villes, les inégalités économiques et médiatiques sont inévitables. Les grandes métropoles attirent les grandes nations. Les stars planétaires remplissent les stades. Et certaines villes se retrouvent avec des affiches moins clinquantes.

Mais attention : ces premiers constats ne disent pas tout. Les prix peuvent remonter. Des nations considérées comme « mineures » peuvent créer la surprise du tournoi et devenir soudainement très populaires. Et l’ambiance d’un match ne dépend pas uniquement du prestige des équipes en lice.

En attendant, New York-New Jersey savoure. Boston jubile. Miami se prépare à l’événement du siècle. Et Atlanta et San Francisco tentent de trouver des angles positifs pour vendre leurs matchs.

Bienvenue dans le Mondial 2026 : une compétition où même les villes hôtes ne sont pas toutes égales.