Pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du monde, les supporters devront payer pour accéder aux Fan Zones installées autour des stades. Une décision de la FIFA qui provoque l’indignation des passionnés de football, déjà confrontés aux tarifs records des billets pour le tournoi nord-américain. New York a ouvert le bal en annonçant des tickets à 12,50 dollars.
Une rupture historique avec la tradition des Fan Zones
On pensait avoir tout vu avec cette Coupe du monde 2026. Les prix des billets qui explosent, les distances démesurées entre les villes hôtes réparties sur trois pays, les complications logistiques… Mais la FIFA vient d’ajouter une nouvelle couche. Les Fan Zones, ces espaces festifs traditionnellement gratuits où les supporters se rassemblent devant des écrans géants, deviendront payants.
Cette annonce représente un tournant radical. Depuis leur création, ces zones populaires ont toujours offert un accès libre aux fans qui ne pouvaient pas s’offrir une place dans les stades. Elles incarnaient l’esprit universel du football, permettant à chacun de vibrer collectivement pour son équipe. Cette époque semble révolue.
New York ouvre la voie avec des tickets à 12,50 dollars
La nouvelle n’a pas été officiellement communiquée par la FIFA, mais découverte sur les sites web des villes organisatrices. Le site de New York propose déjà à la vente des billets pour accéder à sa Fan Zone lors de chaque match disputé dans la région. Le tarif affiché ? 12,50 dollars par personne.
Ce montant peut sembler dérisoire comparé aux centaines, voire milliers de dollars nécessaires pour entrer dans un stade. Mais le principe même heurte profondément les supporters. Beaucoup avaient déjà renoncé au voyage après avoir vu les prix prohibitifs des places. Ceux qui comptaient au moins profiter de l’ambiance dans les Fan Zones se retrouvent face à un obstacle supplémentaire.
Une expérience « authentique » qui se monnaie
Le comité organisateur de New York-New Jersey justifie cette décision par la volonté de créer « une expérience authentique » pour les millions de visiteurs attendus. Selon leurs termes, il ne s’agit pas simplement de regarder des matchs, mais de proposer un événement qui célèbre « la diversité, la culture et le sport » du district de Queens, désigné comme site officiel.
Cette rhétorique commerciale passe difficilement auprès des fans. Comment parler d’authenticité quand on instaure une barrière financière ? L’esprit des Fan Zones reposait justement sur leur accessibilité universelle. Un supporter argentin, français ou marocain pouvait se retrouver côte à côte sans autre condition que sa passion pour le football.
Le Mondial le plus cher de l’histoire s’alourdit encore
Cette mesure s’inscrit dans une logique qui inquiète de plus en plus les observateurs. Le Mondial 2026 accumule les records en matière de coûts pour les supporters. Les billets affichent des tarifs jamais vus. Les déplacements entre les seize villes hôtes réparties sur près de 4000 kilomètres du Mexique au Canada représentent un budget colossal. L’hébergement dans des métropoles comme New York ou Los Angeles atteint des sommets.
Pour beaucoup de passionnés, le rêve d’assister à une Coupe du monde devient inaccessible. Les classes moyennes et populaires, cœur historique du public footballistique, se retrouvent progressivement exclues d’un événement qui prétend célébrer l’universalité du sport. La commercialisation à outrance transforme le Mondial en produit de luxe réservé à une élite.
Quelle généralisation à travers les seize villes hôtes ?
La grande inconnue reste l’extension de cette mesure. New York-New Jersey constitue-t-elle un cas isolé ou le modèle qui sera appliqué partout ? La métropole accueillera la finale le 19 juillet au MetLife Stadium, ce qui lui confère un statut particulier. Les autres villes comme Miami, Los Angeles, Toronto ou Mexico suivront-elles le mouvement ?
Aucune communication officielle n’a été faite par la FIFA à ce sujet. Les sites des autres cités organisatrices ne mentionnent pas encore cette politique tarifaire. Mais l’absence de démenti laisse planer le doute. Si New York teste le terrain, d’autres pourraient rapidement emboîter le pas.
Une colère grandissante des supporters
Sur les résesociaux et les forums de supporters, la grogne monte. Nombreux sont ceux qui dénoncent une dérive mercantile incompatible avec les valeurs du football. Certains parlent d’organiser des boycotts, d’autres appellent les fédérations nationales à protester officiellement auprès de la FIFA.
Cette frustration traduit un malaise plus profond face à l’évolution du football moderne. Entre les salaires astronomiques, les droits TV qui explosent et maintenant les Fan Zones payantes, les supporters ont l’impression d’être considérés uniquement comme des portefeuilles. Le fossé se creuse entre une institution FIFA de plus en plus puissante et une base populaire qui se sent trahie dans ses attentes.
Le Mondial 2026 s’annonce comme un tournoi de tous les records. Y compris, malheureusement, celui de l’exclusion financière d’une partie significative des amoureux du ballon rond.
