Face à la colère des fans du monde entier, la FIFA fait machine arrière sur sa politique tarifaire. L’instance internationale annonce des billets à 60 dollars pour les supporters les plus fidèles, y compris pour la finale. Une mesure qui tranche avec les 4 185 dollars initialement réclamés pour assister au match ultime du tournoi.
Des billets à prix réduit confiés aux fédérations
Le dispositif présenté ce lundi repose sur un principe simple : des billets à 60 dollars (environ 57 euros) seront disponibles pour chaque rencontre du Mondial nord-américain. Ces places ne seront pas vendues directement au public. La FIFA les confiera aux fédérations nationales des 48 équipes qualifiées, à charge pour elles de les distribuer à leurs supporters les plus assidus.
Comment seront sélectionnés ces fans privilégiés ? Les fédérations s’appuieront sur l’historique de présence aux matchs, à domicile comme à l’extérieur. Les habitués des déplacements en éliminatoires ou des rencontres à l’Estadio Azteca, au MetLife Stadium ou ailleurs auront donc une longueur d’avance. Chaque fédération définira ses propres critères de sélection.
Une grille tarifaire qui avait choqué
La semaine dernière, la publication des prix officiels avait provoqué un tollé. Pour les matchs de phase de groupes n’impliquant pas les pays hôtes (États-Unis, Canada, Mexique), les tarifs débutaient entre 120 et 265 dollars. La Fédération allemande a révélé une fourchette allant de 180 à 700 dollars selon les affiches. Côté anglais, le England Supporters Travel Club a calculé qu’un supporter souhaitant suivre son équipe jusqu’à une éventuelle finale débourserait plus de 7 000 dollars.
L’organisation Football Supporters Europe n’a pas mâché ses mots. Elle a qualifié ces tarifs d’« exorbitants » et réclamé l’arrêt immédiat des ventes via les fédérations nationales. Son argument : ces prix trahissent « la tradition, l’universalité et l’importance culturelle de la Coupe du monde ».
La tarification dynamique, une première en Mondial
Au cœur de la controverse se trouve un mécanisme inédit pour une Coupe du monde : la tarification dynamique. Ce système, déjà testé lors de la Coupe du monde des clubs cet été, fait fluctuer les prix en fonction de la demande. Plus un match attire, plus le billet coûte cher. Une logique empruntée aux compagnies aériennes et aux concerts, mais qui heurte la culture populaire du football.
Le contraste avec les ambitions initiales frappe les esprits. Lorsque les États-Unis ont porté leur candidature il y a sept ans, les organisateurs promettaient des centaines de milliers de places à 21 dollars pour la phase de groupes. En 1994, lors du précédent Mondial américain, les prix oscillaient entre 25 et 475 dollars. Au Qatar en 2022, la fourchette s’étalait de 70 à 1 600 dollars.
Plus de 20 millions de demandes enregistrées
Malgré la polémique, l’engouement reste massif. La FIFA annonce avoir reçu plus de 20 millions de sollicitations durant la phase dite de « sorteo aléatoire ». La troisième phase de vente, ouverte depuis vendredi dernier, permet désormais aux supporters de cibler des matchs précis suite au tirage au sort du 5 décembre.
Cette fenêtre de candidature se prolonge jusqu’au 13 janvier 2026. Les heureux élus recevront une notification par e-mail en février, accompagnée d’un prélèvement automatique. Pour ceux qui n’obtiendraient pas satisfaction, la plateforme de revente officielle de la FIFA constituera une alternative, avec les risques de surcoût que cela implique.
Un geste suffisant ?
La mesure annoncée ce mardi calme-t-elle vraiment les tensions ? Les 60 dollars proposés aux fans fidèles représentent une avancée notable. Reste à savoir combien de billets chaque fédération recevra et selon quels quotas. La Fédération française de football n’a pas encore communiqué sur les modalités de distribution pour les supporters tricolores. Les semaines à venir apporteront des précisions sur ce dispositif qui entend réconcilier le Mondial avec sa base populaire.
