La Maison Blanche a officialisé ce lundi la présence de Donald Trump à la cérémonie de tirage au sort du Mondial 2026, prévue vendredi à Washington. Cette première Coupe du monde à trois nations hôtes revêt une importance particulière pour le président américain, qui voit dans cet événement un symbole fort de son second mandat. La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum pourrait également faire le déplacement, après avoir conditionné sa venue à celle de ses homologues nord-américains.
Un événement diplomatique au Kennedy Center
Le tirage au sort se déroulera dans l’enceinte prestigieuse du Kennedy Center, institut culturel emblématique de la capitale américaine. La cérémonie débutera à 11 heures (heure du Centre du Mexique) et rassemblera dirigeants, sélectionneurs et représentants des 48 nations qualifiées. Un rendez-vous qui dépasse largement le cadre sportif.
Trump accorde une dimension particulière à cet événement. Pour lui, organiser ce Mondial pendant son mandat représente bien plus qu’un simple hasard du calendrier. Les États-Unis célébreront justement leur 250e anniversaire d’indépendance en 2026, une coïncidence que le président républicain entend exploiter pleinement. La FIFA a d’ailleurs souligné l’importance historique de cette édition trinationale.
La position mexicaine conditionnée à la présence américaine
Claudia Sheinbaum Pardo avait posé ses conditions lors d’une récente conférence de presse. La présidente mexicaine n’envisageait le déplacement à Washington que si Donald Trump et le Premier ministre canadien Mark Carney confirmaient leur participation. Maintenant que la présence du président américain est actée, reste à savoir si la dirigeante mexicaine tiendra sa promesse.
Cette prudence diplomatique reflète les tensions actuelles entre les trois nations organisatrices. Les relations entre Mexico et Washington traversent une période délicate, notamment sur les questions migratoires. Le Mexique cherche manifestement à maintenir un équilibre subtil entre engagement sportif et positionnement politique.
Quand le football rencontre la géopolitique
Trump n’a jamais caché ses ambitions pour transformer la perception du football aux États-Unis. À 79 ans, le président républicain entretient des liens étroits avec Gianni Infantino, patron de la FIFA. Ensemble, ils portent un projet ambitieux : faire définitivement basculer le cœur des Américains du côté du soccer.
Cette stratégie dépasse largement le Mondial 2026. La FIFA a déjà testé le terrain américain avec la première édition élargie du Mondial des Clubs l’été dernier. La CONCACAF prépare également l’attribution de la Coupe du monde féminine 2031, que les États-Unis organiseraient aux côtés du Mexique et du Costa Rica. Un calendrier chargé qui témoigne de la volonté d’ancrer durablement le football sur le continent nord-américain.
Des polémiques qui planent sur l’organisation
Le Mondial 2026 n’échappe pas aux turbulences politiques typiques de l’ère Trump. Le président a récemment évoqué la possibilité de déplacer certains matchs initialement prévus dans des villes démocrates. Cette menace s’inscrit dans sa campagne contre ce qu’il qualifie de laxisme face à la criminalité et à l’immigration clandestine.
Ces déclarations créent une incertitude inédite autour d’une Coupe du monde. Les villes hôtes, qui ont investi massivement dans leurs infrastructures, observent avec inquiétude les déclarations présidentielles. Jamais auparavant un dirigeant n’avait menacé aussi ouvertement de modifier le plan d’accueil d’un Mondial déjà attribué.
Un Mondial historique sous haute tension
Cette édition 2026 marquera plusieurs premières. D’abord, le passage de 32 à 48 équipes bouleverse complètement le format traditionnel. Ensuite, la répartition trinationale impose une logistique complexe, avec des déplacements intercontinentaux pour les équipes. Enfin, la dimension politique prend une ampleur jamais atteinte.
La désignation des États-Unis comme co-organisateur remonte à 2018, durant le premier mandat de Trump. Après sa défaite face à Joe Biden en 2020, le républicain retrouve finalement le pouvoir juste à temps pour présider ce grand spectacle sportif. Une revanche symbolique qu’il compte savourer pleinement.
Le tirage au sort de vendredi constituera le premier acte majeur de ce Mondial atypique. Entre enjeux sportifs et calculs diplomatiques, cette cérémonie s’annonce déjà comme bien plus qu’un simple événement footballistique. Les instances du football mondial vont devoir composer avec des tensions qui promettent d’accompagner toute la compétition jusqu’à la finale prévue pour juillet 2026.


