Le tirage au sort du Mondial 2026 vendredi au Centre Kennedy de Washington promet d’être un spectacle d’envergure. Avec 64 nations impliquées, dont 42 déjà qualifiées, cette cérémonie marque l’entrée dans une nouvelle ère pour la compétition. La FIFA transforme l’événement en show américain, avec la présence attendue de Donald Trump et un casting de stars qui mêle sport et entertainment.
Un format inédit pour un tournoi XXL
Le passage de 32 à 48 équipes bouleverse totalement la physionomie du Mondial. Les 104 matchs programmés, contre 64 auparavant, s’étaleront du 11 juin à Mexico jusqu’au 19 juillet au MetLife Stadium dans le New Jersey. Cette finale accueillera pour la première fois un spectacle de mi-temps, à l’américaine.
La compétition adopte une structure complexe. Les douze vainqueurs de groupe et les dauphins seront accompagnés des huit meilleurs troisièmes pour former un tableau de trente-deux équipes en seizièmes de finale. Le futur champion devra donc disputer huit rencontres au total, un marathon sportif sans précédent dans l’histoire de la Coupe du Monde.
Des stades NFL pour les phases finales
Soixante-dix-huit matchs se dérouleront dans onze stades de NFL américains, qui accueilleront l’intégralité des rencontres à partir des quarts de finale. Treize autres matchs auront lieu au Mexique et au Canada, permettant une répartition équilibrée entre les trois nations hôtes sur seize sites au total.
Quatre débutants confirmés et plusieurs outsiders
Le Mondial 2026 ouvre ses portes à des nations inédites sur la scène mondiale. Le Cap-Vert (68e au classement FIFA), Curaçao (82e), la Jordanie (66e) et l’Ouzbékistan (50e) découvriront la compétition. Curaçao, territoire autonome des Pays-Bas comptant environ 156 000 habitants, devient la plus petite nation jamais qualifiée en termes de population.
Haïti effectue son retour après une absence de 52 ans, sa dernière participation remontant à 1974. L’Autriche, la Norvège et l’Écosse retrouvent également le Mondial après avoir manqué les éditions depuis 1998. Les barrages de mars pourraient ajouter quatre autres débutants : l’Albanie, le Kosovo, la Nouvelle-Calédonie et le Suriname.
Lionel Messi et Cristiano Ronaldo pour un record historique
L’Argentine tentera de réaliser un exploit que seul le Brésil a accompli en 1958 et 1962 : remporter deux Coupes du Monde consécutives. Lionel Messi, qui fêtera ses 39 ans pendant le tournoi, conduira cette quête historique. Lui et Cristiano Ronaldo, 40 ans, devraient établir un record de six participations mondialistes, une longévité exceptionnelle au plus haut niveau.
La chaleur américaine, un enjeu compétitif majeur
Les conditions climatiques soulèvent des interrogations légitimes. Alexi Lalas, ancien international américain devenu consultant pour Fox, pointe un problème crucial : « Je m’intéresserai à savoir quels équipes joueront dans des stades climatisés plutôt qu’en extérieur, car je pense qu’il y a une différence significative et manifestement un avantage compétitif potentiel ».
Seules quatre des onze enceintes américaines disposent d’un toit, et un seul offre une climatisation complète. Les températures moyennes à midi à East Rutherford pour la finale du 19 juillet atteignent 28 degrés, avec une sensation de 32 degrés selon AccuWeather. Lors de la Coupe du Monde des Clubs disputée cet été aux États-Unis, six matchs ont été retardés pour des raisons météorologiques, totalisant huit heures et 29 minutes d’interruption.
Un tirage politisé au Centre Kennedy
La FIFA a délaissé Las Vegas pour Washington, transformant la cérémonie en événement politique. Donald Trump, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le Premier ministre canadien Mark Carney sont attendus au Centre Kennedy, lieu symbolique investi cette année par Trump et ses partisans.
Le casting illustre cette américanisation de l’événement. Tom Brady, Shaquille O’Neal, Wayne Gretzky et Aaron Judge monteront sur scène aux côtés de Rio Ferdinand. L’absence notable d’une figure sportive mexicaine dans ce panel interroge sur l’équilibre recherché. Les Village People interpréteront « Y.M.C.A. », hymne favori de Trump, et la FIFA devrait remettre son prix de la paix au président américain.
Cette dimension spectaculaire divise. Kasey Keller, ancien gardien de la sélection américaine, s’inquiète : « Avec l’expansion à 48 équipes, certaines sélections vont vraiment souffrir ». Les billets atteignent des sommets vertigineux, jusqu’à 6 730 dollars pour certaines places, comparés aux 25-475 dollars du Mondial 1994. Près de deux millions de billets ont déjà trouvé preneur sur les six millions attendus, tandis que les détenteurs nécessitant un visa américain bénéficieront d’un traitement prioritaire pour leurs rendez-vous consulaires.


