Vinícius Júnior

À 25 ans, Vinicius Junior aborde la Coupe du monde 2026 avec une double obsession : offrir au Brésil sa sixième étoile et effacer l’humiliation du Ballon d’or 2024. Buteur décisif lors de la qualification de la Seleção contre le Paraguay, l’ailier du Real Madrid incarne la nouvelle génération brésilienne sous la houlette de Carlo Ancelotti. Mais ses performances inégales en sélection et sa chute spectaculaire au classement 2025 du trophée individuel (16e place) alimentent les doutes sur sa capacité à briller sur la plus grande scène.

Le héros de la qualification brésilienne

Le 11 juin 2025, Vinicius Junior a inscrit le but de la délivrance. Face au Paraguay, sa réalisation à la 44e minute a permis au Brésil de valider son billet pour le Mondial 2026. « Bonjour COUPE DU MONDE 2026 !!! Nous arrivons », a-t-il célébré sur Instagram. Cette qualification marque la première victoire de l’ère Ancelotti à la tête de la Seleção.

Son premier but en sélection depuis neuf mois tombait à point nommé. Vinicius avait quitté le terrain à la 78e minute sur une alerte musculaire, mais son message était passé. Avec 25 points, le Brésil rejoint l’Argentine et l’Équateur parmi les trois premières nations sud-américaines qualifiées. La renaissance commence sous les ordres du technicien italien qui l’a fait éclore au Real Madrid.

Le traumatisme du Ballon d’or qui ne passe pas

Octobre 2024 restera gravé dans sa mémoire comme une blessure béante. Annoncé grand favori, Vinicius s’est fait doubler par l’Espagnol Rodri pour le Ballon d’or. Sa réaction sur les réseaux sociaux a fait le tour du monde : « Ils ne sont pas prêts ». Une promesse de revanche qui tarde à se concrétiser.

Un an plus tard, la désillusion est totale. Au classement 2025, le Brésilien dégringole à la 16e place alors qu’il visait le sommet. Cette chute spectaculaire marque un coup d’arrêt brutal dans sa progression (8e en 2022, 6e en 2023, 2e en 2024). Jamais il n’avait terminé aussi bas depuis son apparition dans ce prestigieux classement. Ousmane Dembélé, vainqueur avec le PSG en Ligue des champions, lui a ravi la couronne.

Des statistiques en demi-teinte au Real Madrid

Saison	Buts	Passes décisives	Observation
2023-2024	24	11	Finaliste Ballon d’or
2024-2025	22	19	Chute à la 16e place
2025-2026	11 (Liga)	8 (Liga)	En cours

Les chiffres racontent une baisse de régime inquiétante. En 2025, Vinicius ne réussit plus qu’un dribble en moyenne par match contre 2,8 en 2024. L’arrivée de Kylian Mbappé au Real a rebattu les cartes. L’ailier brésilien n’est plus la star la plus brillante du Santiago Bernabéu. Xabi Alonso, nouvel entraîneur madrilène, l’a même laissé sur le banc à trois reprises en début de saison 2025-2026.

Le Real Madrid a terminé la saison 2024-2025 sans titre majeur, encaissant quatre défaites consécutives dans les Clasicos face au Barça. Un échec collectif qui a pesé lourd dans l’évaluation du Brésilien. Seuls la Supercoupe de l’UEFA et la Coupe intercontinentale figurent au palmarès madrilène, deux trophées mineurs comparés aux grandes compétitions.

Le problème récurrent en sélection

Incapable de reproduire ses exploits madrilènes avec la Seleção, Vinicius cristallise les frustrations brésiliennes. Son coéquipier Rodrygo affiche de meilleures statistiques (31 sélections, 7 buts) et un visage plus séduisant presque systématiquement. Le sélectionneur Dorival Junior avait tenté de le défendre : « Comment voulez-vous qu’un athlète produise tout le temps la même chose qu’en club ? Il y a des cycles. »

La claque reçue face à l’Argentine (1-4) en novembre 2024 a sonné comme un électrochoc. Vinicius avait tiré la sonnette d’alarme : « Nous devons faire beaucoup de choses différentes pour créer un grand casting. Le travail est long et nous devons continuer à nous améliorer. » L’arrivée d’Ancelotti en mai 2025 a changé la donne. Avec son ancien mentor, le Brésilien retrouve confiance et repères tactiques.

La mission Mondial 2026 sous Ancelotti

« Avec Ancelotti, nous progressons et construisons une identité de jeu claire », explique Vinicius. « Trouver cet équilibre avant la Coupe du monde sera essentiel. Nous devons tous adopter cet état d’esprit et comprendre que notre opportunité est arrivée. » Le technicien italien privilégie désormais le mérite plutôt que le statut, intégrant progressivement des jeunes talents comme Endrick.

Pour Vinicius, le lien avec Ancelotti dépasse le simple cadre professionnel. Sous sa direction au Real, il a affiné sa finition, sa prise de décision et son leadership. Ces qualités se reflètent désormais dans l’équipe brésilienne. « Partout où il est passé, il a fait la même chose : transmettre de la confiance et tirer le meilleur de chaque joueur », souligne l’ailier.

Son message est limpide : « Gagner la Coupe du monde est notre objectif principal. Ramener la Coupe à la maison serait l’accomplissement d’un rêve collectif. » Cette génération dorée, privée de titre mondial depuis 2002, a-t-elle les armes pour mettre fin à 24 ans de disette ? Vinicius en est convaincu et compte bien passer « en mode Coupe du monde » dès maintenant.

Entre revanche personnelle et ambition collective

Au Mondial 2022 au Qatar, Vinicius avait découvert la scène mondiale en disputant tous les matchs sauf un. Le Brésil s’était incliné aux tirs au but face à la Croatie en quarts de finale (1-1, 2-4 t.a.b.), un traumatisme qu’il refuse de revivre. Son bilan ? Un but et deux passes décisives en quatre rencontres, des statistiques qu’il veut exploser en 2026.

Remporter le Mondial avec la Seleção en étant le meilleur joueur sur le terrain fait désormais partie de ses nouvelles priorités. Cette consécration collective pourrait aussi relancer sa course au Ballon d’or après la désillusion de 2025. Les prochains mois seront décisifs pour prouver que « ils ne sont pas prêts » n’était pas qu’une simple phrase sur les réseaux sociaux.

À 25 ans, Vinicius Junior arrive au Mondial 2026 dans la force de l’âge, avec une qualification arrachée grâce à son but salvateur. Entre blessure d’orgueil et soif de revanche, l’ailier brésilien porte sur ses épaules les espoirs d’un pays entier qui attend sa sixième étoile depuis trop longtemps. Sous la houlette d’Ancelotti, le samba peut-il retrouver ses lettres de noblesse ?