Carlo Ancelotti

À 65 ans, Carlo Ancelotti devient le premier sélectionneur étranger du Brésil depuis 60 ans. L’Italien, détenteur du record de victoires en Ligue des champions avec cinq titres, a pour mission de ramener la Seleção au sommet du football mondial lors de la Coupe du monde 2026. Un défi historique pour l’entraîneur le plus titré de la planète.

Une nomination qui marque un tournant historique

Nommé en mai 2025 après avoir quitté le Real Madrid, Ancelotti brise une tradition vieille de six décennies. Depuis Filpo Nuñez en 1965, aucun technicien non brésilien n’avait dirigé les quintuple champions du monde. La Confédération brésilienne de football (CBF) a tranché : face à une équipe nationale en difficulté, quatrième des éliminatoires sud-américaines à un an du tournoi, il fallait frapper fort. Ancelotti affiche ses ambitions sans détour : devenir le premier sélectionneur étranger à soulever un Mondial.

Son arrivée intervient après trois changements d’entraîneur depuis 2022 et une humiliation retentissante face à l’Argentine en mars dernier. Le Brésil n’a plus touché au trophée mondial depuis 2002. L’heure est à la reconstruction, et la CBF mise sur l’expérience d’un homme qui a tout gagné.

Un palmarès vertigineux au service de la Seleção

Que peut apporter un entraîneur qui a remporté 28 trophées majeurs dans sa carrière ? Surnommé Don Carlo, Ancelotti est passé par tous les sommets du football européen. Il reste à ce jour le seul technicien à avoir remporté les cinq grands championnats du continent : Italie, Angleterre, France, Allemagne et Espagne. Son passage au Real Madrid restera dans les mémoires avec 15 titres décrochés, dont trois Ligues des champions entre 2014 et 2024.

Compétition	Nombre de titres	Clubs
Ligue des champions	5	AC Milan (2), Real Madrid (3)
Coupes du monde des clubs	4	AC Milan (1), Real Madrid (3)
Championnats nationaux	7	Italie, Angleterre, France, Allemagne, Espagne
Supercoupes d’Europe	5	AC Milan (2), Real Madrid (3)

Cette capacité à s’adapter à différentes cultures footballistiques constitue son atout majeur. Du jeu défensif italien à l’intensité physique anglaise, en passant par la possession espagnole, Ancelotti a prouvé qu’il savait tirer le meilleur de chaque vestiaire. Sera-t-il capable de réveiller la magie brésilienne ?

Une philosophie de gestion adaptée aux stars

Comment gérer Vinicius Junior, Raphinha ou encore Casemiro dans un contexte tendu ? Ancelotti excelle dans cet exercice délicat. Sa réputation d’homme calme, respectueux, capable de créer une atmosphère sereine même sous pression, correspond parfaitement aux besoins actuels de la Seleção. Ses premières décisions montrent un pragmatisme assumé : il rappelle Casemiro malgré ses performances mitigées à Manchester United, s’appuie sur des défenseurs de Ligue 1 comme Alexsandro et Marquinhos.

Concernant Neymar, blessé à répétition et de retour à Santos, le sélectionneur italien adopte une position mesurée. Il maintient l’attaquant dans sa liste élargie tout en privilégiant la prudence. Six mois séparent le Brésil du Mondial, un temps suffisant pour observer et décider.

Un contrat prolongé malgré les résultats mitigés

Depuis son arrivée en mai 2025, Ancelotti affiche un bilan de quatre victoires, deux nuls et deux défaites en huit rencontres. Des résultats qui n’inquiètent pas la CBF, bien au contraire. Des discussions sont en cours pour prolonger son contrat au-delà de 2026, jusqu’en 2030. Une marque de confiance rare qui démontre la volonté des dirigeants brésiliens de construire sur le long terme, indépendamment des résultats au Mondial américano-canadien.

Cette stabilité contraste avec l’instabilité chronique des dernières années. Le technicien italien dispose d’une liberté précieuse pour bâtir son projet, jongler entre renouvellement générationnel et maintien des cadres historiques.

Le Mondial 2026, rendez-vous avec l’histoire

Juin 2026 approche à grands pas. Le Brésil, déjà qualifié pour le tournoi organisé aux États-Unis, au Canada et au Mexique, devra effacer vingt-quatre années sans titre mondial. La pression sera immense, les attentes démesurées. Ancelotti peut-il transformer cette charge en force motrice ? Son expérience des grandes échéances, sa capacité à gérer les egos et sa vision tactique pragmatique représentent des atouts majeurs. Mais suffisants pour redonner à la Seleção ses lettres de noblesse ? La réponse dans quelques mois, sur les pelouses nord-américaines.